Libéria : 30 ans de prison pour l'ex-rebelle Kunti Kamara à Paris
L'ex-rebelle libérien Kunti Kamara est condamné en appel à 30 ans réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris. Le verdict est tombé mercredi pour cet ancien commandant de l'Ulimo, le Mouvement uni de libération pour la démocratie. Kunti Kamara, a été reconnu coupable d'une série "d'actes de torture et de barbarie inhumains" contre des civils - lors de la première guerre civile au Liberia de 1989-1997. Pendant le procès, l'homme de 49 ans a continué de clamer son innocence et il est resté impassible à la sentence retenue contre lui. En 2022, il avait été condamné à la prison à vie en première instance lors d'un procès inédit qui s'était tenu au titre de la "compétence universelle" exercée par la France, sous certaines conditions, pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol. Surnommé le "Commanding Officer Kundi", cet homme aurait torturé et tué un enseignant dont il aurait mangé le cœur. Il aurait également ordonné la mise à mort d'une femme qualifiée de "sorcière" et des marches forcées imposées à la population entre 1993 et 1994 au Libéria. Kunti Kamara, résident en France en qualité de réfugié politique, statut qu'il a obtenu aux Pays-Bas après avoir menti sur son passé. Arrêté en septembre 2018 à Bobigny après la plainte de l'ONG Civitas Maxima, qui lutte contre l'impunité. Son nom avait surgi au milieu des années 2010 dans le cadre d'une procédure engagée en Suisse contre un autre cadre de l'Ulimo, Alieu Kosiah, qui a été condamné à Genève en 2021 à vingt ans de prison dans le tout premier procès des crimes de guerre libériens. Le conflit libérien avait fait 250 000 morts. Le nouveau président Joseph Boakai a récemment autorisé la création d'un tribunal spécial, afin de rendre justice aux victimes des graves exactions commises pendants la période.
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