Washington presse le Hamas d'accepter la dernière proposition de cessez-le-feu à Gaza
Alors que le Hamas avait annoncé rendre sa décision ce lundi, quant à un éventuel cessez-le-feu à Gaza, les tractations s'intensifient. Avant son arrivée en Israël, l e secrétaire d'État américain Antony Blinken, a exhorté le Hamas à accepter la dernière proposition, la qualifiant d'"extraordinairement généreuse" de la part d'Israël. Les conditions de cet accord n'ont pas été rendues publiques. Mais selon un responsable égyptien et des médias israéliens, Israël a assoupli sa position, réduisant le nombre d'otages (de 40 à 33 selon les sources) qu'il exige que le Hamas libère pendant la phase initiale de six semaines du cessez-le-feu en échange de la libération de centaines de Palestiniens des prisons israéliennes.  Le premier ministre israélien fait face aussi à des pressions de la part des familles des otages pour parvenir à un accord.  Lundi, les familles de deux otages – Keith Siegel et Omri Miran – ont exhorté les deux parties à parvenir à un accord, quelques jours après que le Hamas a publié une vidéo montrant les hommes. Israël à la croisée des chemins ? La question est de savoir si tout cela suffira à apaiser les inquiétudes du Hamas concernant la deuxième phase du cessez-le-feu. Le groupe islamiste  exige l'assurance qu'une éventuelle libération de tous les otages mettrait fin à l'assaut israélien sur Gaza qui dure depuis près de sept mois, or Israël ne propose qu'une pause prolongée. C'est cette question qui a entravé à plusieurs reprises les efforts des médiateurs américains, égyptiens et qatariens au cours des mois de négociations. Certains commentateurs israéliens ont décrit Israël comme étant à la croisée des chemins : rechercher un accord susceptible de mettre fin à la guerre, apportant des avantages qui pourraient inclure la normalisation des relations avec l'Arabie saoudite, ou poursuivre des plans comprenant une attaque sur Rafah dans l'espoir d'écraser le Hamas. et risquer l'isolement international. L'allié le plus proche d'Israël, les États-Unis, et d'autres ont mis en garde à plusieurs reprises contre une offensive sur Rafah, affirmant qu'elle entraînerait une augmentation du nombre de victimes et aggraverait une catastrophe humanitaire. Plus d'un million de Palestiniens ont cherché refuge à Rafah après avoir fui les combats ailleurs. Ces tractations ont lieu alors qu' Israël poursuit ses bombardements . Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes israéliennes ont rasé au moins trois maisons. Parmi les morts figurent neuf femmes et six enfants, dont un âgé de seulement cinq jours, selon les dossiers de l'hôpital et un journaliste d'Associated Press. Le silence de la CPI Les responsables israéliens, quant à eux, semblent de plus en plus préoccupés par le fait que la Cour pénale internationale puisse émettre des mandats d'arrêt contre les dirigeants du pays. On ne sait pas exactement ce qui a suscité ces inquiétudes. La CPI a lancé il y a trois ans une enquête sur d'éventuels crimes de guerre commis par Israël et des militants palestiniens remontant à la guerre Israël-Hamas de 2014. L'enquête s'intéresse également à la construction par Israël de colonies dans les territoires occupés que les Palestiniens souhaitent pour leur futur État. Le tribunal n'a fait aucun commentaire lundi et n'a donné aucune indication sur l'imminence de mandats d'arrêt dans cette affaire. Mais le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré dimanche soir avoir informé les missions israéliennes de "rumeurs" selon lesquelles des mandats d'arrêt pourraient être émis contre de hauts responsables politiques et militaires. Netanyahu a déclaré vendredi qu'Israël "n'acceptera jamais aucune tentative de la CPI de porter atteinte à son droit inhérent de légitime défense". Ni Israël ni les États-Unis n'acceptent la compétence de la CPI , mais tout mandat d'arrêt pourrait exposer les responsables israéliens au risque d'être arrêtés dans d'autres pays. Ils constitueraient également un reproche majeur aux actions d'Israël à un moment où les manifestations pro-palestiniennes se sont propagées sur les campus universitaires américains. La Cour internationale de Justice, un organe distinct, enquête pour savoir si Israël a commis des actes de génocide dans la guerre en cours à Gaza, et une décision devrait prendre des années. Israël a rejeté les allégations d'actes répréhensibles et accusé les deux tribunaux internationaux de partialité.
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